La couleur des murs soirée conte

Lorsque Joël Foulet découvre le monde du conte en 2019, il rencontre aussi le monde de des conteurs. Des conteurs enracinés, qui parlent de leur « terre », qui racontent en breton, en wolof, en occitan. Qui s’inspirent de récits de leur enfance. Il y a « quelque chose » à raconter. Ils le portent dans leur langue, dans leurs accents colorés, authentiques. Le sien, Joël le trouve incolore, sans saveur. Comme la banlieue parisienne dont il est issu, son « no man’s land culturel », « son ventre mou », « là où les racines ne prennent pas » comme le dit Camille.

Joël a vécu une enfance qu’il considère plutôt fade, « normale », sans les souvenirs truculents liés à une culture forte qui façonne des personnages inoubliables, ancrent des odeurs dans la mémoire. Chez lui, pas de grand-mère aux expressions ravageuses, pas de d’odeur de foin dans la grange. Joël se réfugie dans l’ailleurs. Il raconte avec son imaginaire, pendant des années, en même tant qu’affleure des questionnements identitaires : comment raconter sans racine ? Qui est-il vraiment ? Est-ce le territoire qui fabrique notre identité ? Comment se construit-on ? De là, quelques notes couchées sur papier et une envie de spectacle qui pointe. Avec ce sentiment qui l’accompagne et le pousse sur scène : et si ces questionnements parlaient à tout le monde ? Et si, quelque soit l’endroit d’où l’on vient, nous étions tous traversés par ces interrogations ?